L’historienne de l’art Catherine Jordy a consacré un article au Char de la Mort, dans la Revue d’Alsace.
Un extrait : « Conçu pour être exposé au Salon de Paris mais finalement présenté uniquement à Strasbourg, le tableau est décrit, puis analysé en fonction non pas seulement de ce que l’artiste en a dit dans la notice qu’il a fournie lors du don, en 1862, mais de ce que l’on peut imaginer qu’il avait en tête. La censure qui suit la fin de l’éphémère Deuxième République a probablement poussé Schuler à présenter une œuvre consensuelle qui, en réalité, demande qu’on lise entre les coups de pinceau pour en comprendre les intentions véritables. Il s’ensuit une analyse subtile de l’iconographie, par le biais du principe que Schuler a été profondément républicain et que ce Char de la mort en véhicule les éléments allégoriques. L’auteur propose de voir, dans certaines figures, des personnages bien déterminés, ce qu’il atteste par des arguments plutôt pertinents. Pour l’allégorie de la poésie par exemple, là où d’aucuns voient Dante, il propose plutôt Virgile. Masaniello, symbole de la révolution à Naples, est une interprétation souvent avancée pour un jeune homme sobrement qualifié par Schuler de pêcheur insouciant habitué à se frotter à la mort à chaque instant. Pour E. Honegger, il pourrait s’agir de Jonas, en s’appuyant sur les textes bibliques (Schuler est fils de pasteur et par ailleurs lettré, voire érudit), le rapport des luthériens à la foi et sur des tatouages arborés par le personnage ainsi que la forme du filet sur lequel il est assis. »
>>> Cette critique est consultable dans son intégralité sur le site de la Revue d’Alsace.
Référence électronique
Catherine Jordy, « Honegger (Emmanuel), Le Char de la mort. Jules-Théophile Schuler 1821-1878 », Revue d’Alsace [En ligne], 147 | 2021, mis en ligne le 01 janvier 2022, consulté le 17 mars 2022.